La CSDEM et la CEMF viennent de publier le dernier baromètre de l’édition musicale, qui présente toutes les données économiques, financières et de gestion de la profession couvrant l’année 2020. Voici les principales conclusions :
Les premiers signes d’un coup d’arrêt à la croissance :
En 2020, le marché de l’édition musicale accuse une baisse de -2%, passant de 405M€ en 2019 à 399M€. Deux facteurs principaux expliquent cette situation :
• D’une part, il s’agit du COVID qui produit ses tout premiers effets sur l’activité dès mars 2020, avec notamment l’arrêt du spectacle vivant, le ralentissement de certaines activités de développement éditorial et de création comme la synchronisation ou le travail de promotion, et beaucoup plus clairement la contraction quasiment de moitié des
locations de matériel d’orchestre…
• Et d’autre part, la poursuite de tendances déjà observées les précédentes années : ainsi, le recul du poids de la gestion collective pour les éditeurs, avec la baisse des droits mécaniques et d’exécution publique, se poursuit, sans que la progression des droits digitaux ne parvienne à compenser ces pertes.
C’est dans ce contexte que la baisse des contrats de préférence et du nombre d’oeuvres nouvelles signées sont à appréhender.
Par ailleurs, de nombreux pans de l’activité éditoriale ralentissent ou s’arrêtent effectivement dès le premier confinement (séances d’écriture, résidences, tournages de films et séries, séances d’enregistrement…), entrainant la baisse des dépenses non-récupérables.
Plusieurs indicateurs témoignent néanmoins que l’activité éditoriale garde encore des aspects dynamiques :
L’emploi du secteur progresse, de même que le préfinancement de la création, porté par la croissance des investissements des éditeurs via les avances qu’ils versent aux auteurs compositeurs. Le développement des droits étrangers (correspondant à des exploitations pre-COVID) est également à souligner.
Toutefois la situation globale du marché demeure plus que fragile. Alors que son régime de croissance était d’une moyenne d’environ 3% annuelle avant la pandémie, le secteur s’attend à des perspectives financières pour 2021 et 2022 moins bonnes qu’en 2020, en raison du modèle du droit d’auteur dont la rémunération est par nature différée (répartition de la SACEM et droits en provenance de l’étranger).
En 2021, cette baisse s’accentue fortement, surtout pour les éditeurs dont le répertoire est fortement impacté par les chutes de revenus du Spectacle Vivant, du Cinéma et de la diffusion de musique dans les Lieux Publics. Par exemple, en 2021, 48% des éditeurs ont perdu plus de 30% de leurs revenus SACEM par rapport à 2019.
Les dispositifs de soutien et d’accompagnement du développement éditorial , ainsi que le crédit d’impôt à l’édition musicale restent d’autant plus nécessaires.