BAROMÈTRE DE L’ÉDITION MUSICALE 2021

La CSDEM et la CEMF viennent de publier le dernier baromètre de l’édition musicale, qui présente toutes les données économiques, financières et de gestion de la profession couvrant l’année 2021. Voici les principales conclusions :

 

L’année 2021 est marquée par la poursuite des effets du COVID :
Le marché de l’édition musicale accuse une baisse de 2% pour la deuxième année consécutive, passant de 399 M€ en 2020 à 390 M€, restant à un niveau inférieur à celui de 2018 (393 M€) :


• les répartitions Sacem 2021 reculent de 6%, conséquence notamment de la chute des droits d’exécution publique (arrêt du spectacle vivant, fermeture des lieux accueillant du public) que la progression continue des droits digitaux ne parvient toujours pas à compenser,
• Cette baisse est une moyenne qui masque la diversité des situations individuelles : alors que certains éditeurs ont connu en 2021 des hausses importantes (quand les droits digitaux représentent un forte part de leur revenus), d’autres ont subi des pertes extrêmement fortes (quand leur répertoire est principalement exploité sur scène et dans les lieux publics),
• les revenus issus de la synchronisation augmentent de 5% au total, portés par un beau dynamisme en France (+17%), mais restent pénalisés par un important recul à l’export (-31%) du fait du décalage dans la remontée des droits. Les droits étrangers sont en baisse pour les mêmes raisons,
• les revenus de l’édition de musique classique restent faibles, accusant la contraction quasiment de la moitié des locations de matériel d’orchestre par rapport à 2019,
• la librairie musicale affiche un dynamisme lié à l’augmentation de ses droits d’exécution publique moins impactés par le COVID du fait des spécificités de ce marché.

Dans ce contexte de marché fragile, les éditeurs affichent en 2021 un dynamisme et un volontarisme continus en terme d’investissement avec une prise de risque accrue :
• Augmentation du nombre total d’oeuvres locales éditées (+12% en 2021 par rapport à 2020), mais baisse du revenu éditorial moyen par oeuvre locale (-15% entre 2020 et 2021),
• Hausse de 10% des avances versées par les éditeurs en 2021 par rapport à 2020 traduisant l’engagement des éditeurs dans le préfinancement de la création, notamment pour les nouveaux talents pour lesquels les avances versées progressent significativement (+81%). Le solde des avances non récupérées atteint 70 M€ à fin 2021, soit + 6% par rapport à 2020,
• Hausse de 7% des investissements non-récupérables en 2021 par rapport à 2020, particulièrement notable sur les nouveaux talents pour lesquels la progression est de 27%. Forte augmentation du montant moyen des investissements par projet (+20% en 2021 par rapport à 2020), très significative sur les nouveaux talents (+40%), reflétant un soutien plus fort de chacun des éditeurs sur les projets.

Par ailleurs, les indicateurs économiques et financiers se dégradent :
• La NPS globale recule de 4% en 2021 par rapport à 2020 (plus particulièrement sur le répertoire domestique pour lequel la baisse est de 12%),
• Les taux de NPS et de résultat d’exploitation ainsi que la marge brute annuelle se replient en 2021
par rapport à 2020.

 

Les aides exceptionnelles mises en place par la Sacem et le CNM en réponse à la crise du COVID ont toutefois soulagé les entreprises pendant cette période difficile.
Les dispositifs de soutien pérennes ont également joué leur rôle d’accompagnement de l’investissement. L’arrivée du crédit d’impôt en 2022 constitue un outil supplémentaire, indispensable aux éditeurs dans leur rôle d’accompagnement de la création.

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