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Juliette Greco s’en est allée hier. Artiste au carrefour de tous les arts de par ses multiples collaborations, elle nous laisse un héritage incroyablement riche de vie, de beauté et de liberté. Ayant passé sa jeunesse à Saint-Germain des Prés et baigné dans la vie artistique et intellectuelle du quartier, elle a été la muse de Boris Vian, Sartre, Camus ou encore Miles Davis. Devenue icone de la chanson française dans les années 1960, Juliette Greco a chanté les plus Grands alors qu’ils ne l’étaient pas encore. Elle a su donner vie aux textes de Jacques Brel, Georges Brassens, Léo Ferré, Guy Béart ou encore Serge Gainsbourg. On compte dans son répertoire des chansons immortelles : Chanson pour l’Auvergnat (1955), La Javanaise (1963), Déshabillez-moi (1967) mais aussi des trésors méconnus comme son magnifique album jazz « Le temps d’une chanson » enregistré de l’autre coté de l’Atlantique en 2006. Toujours attentive aux nouvelles plumes, elle a aussi travaillé en France avec Benjamin Biolay, Miossec, Abd al Malik, Marie Nimier, Oliva Ruiz mais aussi à l’étranger avec Melody Gardot. Enfin, on ne saurait évoquer Juliette Greco sans parler de ses choix politiques et féministes, qui ont fait d’elle une femme engagée, étendard de la résistance aux diktats.
Alors qu’elle avait intitulé sa tournée d’adieu « Merci » en 2015, c’est aujourd’hui à nous de lui dire merci. « Merci pour la poésie, le vent, la vie. »
C’est avec beaucoup d’émotion que la CSDEM lui rend hommage aujourd’hui.