Nom de la société
SARL VLAD PRODUCTIONS (VLAD)
Votre nom
Romain PIERRE
Fonction dans la société
Gérant
Présentation et rapide historique de la société
VLAD est une structure de production phonographique et d’édition qui a historiquement financé son développement par la production des spectacles vivants d’une partie des artistes du catalogue. L’objectif visé n’est pas de devenir un tourneur ou un label d’envergure nationale, mais de propulser le plus tôt possible les artistes accompagnés vers des partenaires nationaux pour la scène et le disque. Rapidement, c’est donc le modèle d’éditeur musical qui nous a paru le plus adapté. VLAD rejoint donc la Sacem en tant qu’éditeur dès 2013, après seulement 3 ans d’existence en tant que société. Ce modèle nous permet de ne pas chercher l’exclusivité des activités autour d’un artiste : nous sommes au contraire incités à travailler avec un maximum de partenaires pour démultiplier les droits générés.
Depuis, la structure continue de se financer par la production de tournées, tout en intensifiant le rythme des licences et signatures, représentant les artistes aux salons professionnels, les assistant dans leur développement artistique, stratégique et financier, dans le but de mieux passer la main le moment venu à d’autres partenaires avec lesquels nous nouons progressivement des liens.
La structure connaît actuellement un taux de croissance de 53% du fait de l’intégration de 2 nouveaux groupes et l’intensification des productions d’album (2 par an en moyenne depuis 2016). Cette forte croissance a demandé beaucoup de travail sur l’administratif pour pouvoir continuer d’assurer nos missions. Une importante phase d’automatisation a eu lieu en 2018 avec la révision complète du SI de la société pour interconnecter un maximum de processus comptables et sociaux. Le dernier exercice affiche une perte de 15 k€ pour un chiffre d’affaires de 317 k€, car nous avons puisé sur nos fonds propres pour mener à bien 3 nouvelles productions d’album, dont 2 permettent déjà d’espérer de belles retombées en termes de ventes et de droits éditoriaux.
Activité de la société, type de répertoire édité
Mon parcours est celui d’un autodidacte, musicien depuis toujours, qui a créé une structure pour développer d’abord ses propres projets, puis celui des autres. La société Vlad Productions est née en 2010 comme un collectif d’artistes et DJs, puis structure de tour et label, et enfin éditeur musical depuis 2013. Constitué à 99% de compositions, le répertoire est principalement orienté musiques du monde, musiques traditionnelles et musiques folkloriques, dans des orchestrations acoustiques, électriques ou électroniques.
Avec l’avènement des nouveaux modèles issus de la révolution numérique, le métier d’éditeur s’est transformé : il s’agit plus que jamais de garantir aux ayants-droits leur rétribution dans un système économique qui tend vers le tout-gratuit.
Le tout-gratuit est le modèle idéal pour l’industrie musicale, qui a déjà préparé sa mutation et compte bien utiliser la musique qu’elle produit comme un outil publicitaire pour la vente de produits dérivés. Or, sans protection et rétribution du droit d’auteur, il n’y a plus de création. Nos DJs l’ont constaté très tôt : certains ne sont pas compositeurs et ne sont rémunérés que pour leurs prestations sur scène. D’autres sont producteurs (au sens anglo-saxon de producer) : ils composent ou remixent des oeuvres qu’ils vont ensuite jouer sur scène. Parfois, une de leur oeuvres connaît un succès tel que d’autres DJs de la même scène se mettent à la jouer régulièrement. Ce sont donc les droits d’auteurs qui remplissent la fonction de rétribution du créateur pour son travail de composition, et qui permettent de rééquilibrer dans la filière la répartition de la valeur en amont.
Toutes proportions gardées, un parallèle pourrait être dressé avec la musique du monde : faute de protection et de rétribution des créateurs, certains répertoires tendent, artistiquement parlant, à tourner en rond et à recycler les mêmes thèmes à l’infini. La protection de l’ayant-droit est donc une garantie de la vitalité de la création. De plus, la musique du monde induit quelques spécificités qu’il convient de maîtriser pour travailler correctement et assurer la juste rétribution des ayant-droits.
– Lorsqu’il est fait usage de fragments du répertoire traditionnel, tout l’enjeu est de déterminer la part revenant à l’arrangeur ou l’adaptateur, de façon à garantir la rétribution de son travail sans lui attribuer à tort des droits relatifs à la part de l’œuvre qui relève du domaine public.
– Les compositions font très souvent intervenir des auteurs et compositeurs de nationalités différentes, éventuellement membres de sociétés civiles différentes : une bonne compréhension de leurs procédures est vitale.
– Les thèmes originaux sont généralement déclinés version acoustique, version produite standard (radio edit) et/ou version électronique (DJ edit), de façon à pouvoir être joués dans différents contextes. En effet, nos artistes jouent dans la rue, dans des cafés-concerts, des festivals, des clubs, ou sur des vidéos internet : nous avons besoin à chaque fois du format adapté au contexte dans lequel l’oeuvre est écoutée. Cela demande une bonne rigueur dans le dépôt des oeuvres.
Autant de défis que nous sommes amenés à relever dans notre activité éditoriale, et ce alors que nous accompagnons nos artistes très tôt dans le processus créatif, de façon à leur permettre de trouver un cadre économique et artistique dans lequel leur travail pourra s’épanouir.
Parcours professionnel du répondant
– Musicien amateur de 2001 à 2009, professionnel depuis 2010
– Formation d’ingénieur Centrale Nantes (2005) + master d’économie internationale à Sciences Po Paris (2007)
– Consultant en stratégie des systèmes d’information à SIA Partners (2007/2008)
– Création de la SARL VLAD PRODUCTIONS en 2010
Âgé de 35 ans, je vis à Rennes, dirige la structure et suis également artiste moi-même.
Année d’adhésion à la CSDEM
2017
Pourquoi adhérer ? Que représente le fait d’être adhérent de la CSDEM ?
De manière générale, nous adhérons à un maximum de réseaux (SMA, Zone Franche, Le Pôle Musiques Actuelles Pays de la Loire…) ; conscients que c’est là la clé de la structuration dans un milieu aussi bouleversé que celui de la musique.
Bien qu’évolutif par nature, le métier d’éditeur est également souvent mal connu des artistes indépendants, quand il n’est pas largement fantasmé. Par ailleurs, la profession fait face à une actualité bouillante en ce qui concerne le cadre juridique européen et les attaques répétées des GAFAM. Pour toutes ces raisons, l’adhésion à la CSDEM s’est faite tout naturellement, une fois passées les quelques premières années de montage du catalogue et de prise en main des procédures.
Être adhérent d’un syndicat est pour nous une démarche quasi automatique. Une représentation est primordiale, tant pour faire valoir nos droits que pour défendre nos particularités – que nous nous faisons forts de mettre en valeur de par la nature même du métier. Plus que pour n’importe quel autre métier, la défense de nos auteurs se doit de se traduire par une structuration efficace, à jour vis-à-vis du cadre légal, autant de garanties que la CSDEM est à même de nous fournir.
A la limite, monter une structure d’édition qui ne serait pas syndiquée pourrait pratiquement constituer une sorte de non-sens, dans la mesure où un syndicat est précisément l’organe permettant la défense des intérêts des créateurs. Il s’agit ni plus ni moins d’une sécurité supplémentaire à apporter à nos artistes signés.
Votre vision de votre métier d’éditeur aujourd’hui ?
Aujourd’hui, nous faisons le choix de nous positionner comme éditeur pour être au plus près de la création : aux côtés de l’artiste pour l’accompagner dans son développement, lui proposer un point de vue, lui permettre de situer son travail dans un contexte. L’œuvre seule n’existe pas, elle est nécessairement appréciée dans un contexte culturel, historique, dans le parcours du créateur et dans une scène musicale indépendante plus large. Notre rôle est précisément de donner cet éclairage afin d’ancrer une production dans une temporalité donnée.
Et demain ?
L’objectif ultime : que les artistes signés eux-mêmes se revendiquent du catalogue, soient fiers d’en faire partie, et deviennent ainsi les meilleurs ambassadeurs de la marque. Cela passe à mon sens par une parfaite maîtrise des procédures bien sûr, mais également par une ligne artistique claire et cohérente, qui donne à chaque signature du sens au sein de l’ensemble, au-delà d’occasionnels deal plus ou moins bien négociés.
Une conclusion ?
Je vois la constitution d’un catalogue comme une démarche artistique comme une autre : plutôt qu’assembler des mots ou des notes, l’éditeur assemble des œuvres pour leur donner une direction, un sens, une force supplémentaire.