A l’occasion de la parution du baromètre(*) de l’édition musicale 2017-2018, l’analyse des chiffres amène la CSDEM et la CEMF à rappeler que la croissance apparente du marché est à mettre en contraste avec l’érosion des marges induites par les lourds investissements dans la création.
Le secteur parvient pour l’instant à maintenir un rythme d’accroissement d’activité (393M€ en 2018, en progression de 7% par rapport à 2017),grâce à une intensification du nombre de signatures et des investissements. Sur les plus de 15 000 nouvelles œuvres françaises éditées en 2018, près des deux tiers sont des nouveaux talents.
Les droits d’auteur croissent grâce au développement de la gestion directe par les éditeurs (notamment la synchronisation). Ce travail actif tend à compenser le tassement des droits issus de la gestion collective, qui constituent néanmoins les deux tiers du marché éditorial en 2018. Quant aux droits digitaux, en hausse de 17% par rapport à 2017, ils ne représentent encore que 3,5% des revenus éditoriaux en 2018 : comparé à l’ensemble des revenus éditoriaux, ce déficit de croissance du poids des revenus digitaux semble d’ordre structurel.
Malgré une progression du chiffre d’affaires des éditeurs, la rentabilité baisse de 5,4% en 2018, tendance qui impacte la plupart des éditeurs, quelle que soit leur taille.
Autant d’éléments qui amènent les éditeurs à demander la mise en place d’un crédit d’impôt en faveur de l’édition musicale au même titre que celui dont bénéficient les secteurs industriels phonographique et du spectacle vivant, tout comme la mise en place d’un fonds de soutien commun avec les auteurs, compositeurs, interprètes ou non, à l’occasion de la mise en place du CNM.