La CSDEM et la CEMF viennent de publier le dernier baromètre de l’édition musicale, qui présente toutes les données économiques, financières et de gestion de la profession couvrant l’année 2023.
Merci à Anne Jouanneau (Présidente de la commission études, CSDEM – Directrice Générale Adjointe, Sony Music Publishing France), Stéphane Berlow (Président, Kobalt Music Publishing France – Gérant/Co-fondateur, Spin Off), Bruno Lion (Gérant, Peermusic France – SEMI – Méridian), Sophie Waldteufel (Déléguée générale, CSDEM), Jean-Michel Issartel (Directeur Général, Éditions Billaudot – Hit Diffusion), Sébastien Bonneau (Président, MYMA) et David Ocaña Páramo (Policy Officer, ICMP) de leur intervention.
Voici les principales conclusions :
L’année 2023 confirme la reprise de l’activité post-crise sanitaire.
Le marché de l’édition musicale enregistre en effet une remarquable progression de 20% sur un an et atteint le chiffre record de 507 M€ :

- en hausse de 27%, les répartitions Sacem aux éditeurs, qui concentrent 60% du marché, retrouvent un montant supérieur à 2019, à 307 M€, grâce notamment à une forte augmentation des droits digitaux et des droits d’exécution publique (+42% et +33% respectivement) ;
- les revenus issus de la gestion directe soutiennent cette croissance avec une augmentation de 7% des droits de synchronisation (France et étranger) qui s’établissent à 102 M€, tandis que les droits étrangers poursuivent leur progression en 2023 (+19%) et s’élèvent désormais à 78 M€ ;
- les revenus de l’édition classique enregistrent une croissance plus modeste en 2023 (+2,5%) après avoir connu un très net rebond en 2022. Ce segment totalise 29,1 M€. Les ventes de partitions constituent encore la première source de revenus, mais leur part continue de reculer (33% en 2023, soit 10 points de moins qu’en 2019) ;
- la librairie musicale maintient son rythme de croissance (+8%), soutenue en particulier par les droits étrangers (+20%, 38% du total). Ce segment ne profite ni de la reprise des droits sur le spectacle vivant ni de la croissance du streaming audio.
Dans ce contexte de reprise, les éditeurs ont maintenu leur rythme de croissance des investissements :
- hausse de 41,5% des avances versées par les éditeurs en 2023 par rapport à 2022 confirmant l’engagement des éditeurs dans le préfinancement de la création, surtout pour les auteurs confirmés (+59%) et dans une moindre mesure pour les nouveaux talents (+13%). Le solde des avances non récupérées atteint 82 M€ à fin 2023, soit une croissance de 6,5% par rapport à fin 2022 ;
- hausse de 24% du nombre d’investissements non-récupérables en 2023 par rapport à 2022 couplée à une augmentation du montant moyen des investissements par projet (+46% en 2023 par rapport à 2022), reflétant un soutien plus fort de chacun des éditeurs sur les projets.
Avec un total de 646 dossiers soutenus, les dispositifs de soutien de la Sacem et du CNM jouent, de manière complémentaire, pleinement leur rôle d’accompagnement de ces investissements, tandis que le crédit d’impôt, dont le baromètre 2023 présente pour la première fois des chiffres, monte lentement en puissance.
Les performances économiques et financières affichent également une progression globale :
- le taux de NPS globale reprend 4,4 points et remonte à 37,4%, un niveau supérieur à celui de 2019 mais légèrement inférieur à 2020 ;
- le taux de marge brute annuelle gagne 3,8 points et le taux de résultat d’exploitation se redresse de 0,8 points pour atteindre 11,6% du chiffre d’affaires en moyenne contre 10,8% en 2022.

Toutefois, l’analyse par taille d’éditeur montre de forts contrastes puisque les entreprises réalisant entre 250k€ et 1M€ ou moins de 250K€, qui composent la grande majorité des entreprises d’édition musicale, voient leur chiffre d’affaires moyen et leur NPS diminuer (respectivement de 2,7% et de 10,3% pour le chiffre d’affaires moyen). Parmi les raisons qui peuvent expliquer cette situation, il y a l’augmentation du nombre des contrats de gestion, contrats à faibles marges, dont l’effet est négatif sur la rentabilité des éditeurs.
Le crédit d’impôt constitue certes un outil supplémentaire, mais reste encore peu utilisé en 2023, et pour des montants trop faibles pour affecter positivement les résultats des éditeurs et les inciter à continuer à investir dans les nouveaux talents.
Document mis à jour le 18/03/2025